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Le remplacement

Le remplacement permet d’assurer la continuité des soins pendant l’absence du masseur-kinésithérapeute installé, par exemple pendant la période estivale. Plusieurs précautions juridiques doivent être prises avant d’effectuer un remplacement ou avant de se faire remplacer.

  • Qui peut effectuer des remplacements ?

Quelle que soit la durée du remplacement qu'il effectue, le remplaçant doit être un professionnel libéral dont le diplôme est enregistré et qui est inscrit au tableau de l'Ordre. Il doit également avoir souscrit, à titre personnel, un contrat d'assurance de responsabilité civile professionnelle.

Le masseur-kinésithérapeute qui se fait remplacer doit en informer préalablement le Conseil départemental de l’ordre (CDO) dont il relève en indiquant les noms et qualité du remplaçant, les dates et la durée du remplacement. Il doit également communiquer au CDO le contrat de remplacement.

Le remplaçant, pour sa part, doit faire connaître à la caisse primaire son numéro d'inscription et l'adresse du cabinet dans lequel il assure son remplacement.

  • Un contrat écrit

Les deux parties doivent signer un contrat qui précise les conditions du remplacement. Il faut indiquer notamment la date de prise d'effet du remplacement, sa durée et son terme, les modalités de la mise à disposition des locaux et des matériels, et les conditions financières.

  • La rétrocession d’honoraires

C'est le remplacé qui perçoit, pour le compte du remplaçant, les honoraires correspondant aux actes accomplis. Il lui reverse ensuite un pourcentage de ces honoraires selon le taux stipulé au contrat (au moins 70% en général). Une clause du contrat peut prévoir que le remplaçant devra justifier auprès du remplacé les honoraires perçus.

Pour le praticien remplacé, le pourcentage d'honoraires reversé au remplaçant doit figurer en honoraires rétrocédés sur la déclaration 2035 de l'année. Pour le remplaçant, les honoraires qui lui restent doivent être déclarés avec ses autres revenus professionnels de l'année.

Par ailleurs, le remplaçant peut être assujetti à la contribution foncière des entreprises (CFE) en cas de remplacements réguliers, si l’importance des honoraires perçus caractérise une activité professionnelle réalisée à titre habituel. Dans ce cas, le remplaçant est imposé d’après la valeur locative de son domicile, et éventuellement sur une base d’imposition minimum.

  • Les autres points à vérifier

La mise à disposition des locaux et du matériel doit s'effectuer sans contrepartie de loyer, à défaut de quoi cette location serait assimilée à un louage de services, imposable à la TVA.

Par précaution, il est conseillé d'annexer au contrat un état des lieux et un inventaire pour s'assurer que le remplaçant restituera ces éléments dans l'état où il les a trouvés.

Par ailleurs, c'est le MK remplacé qui continue d'assumer tous les frais du cabinet. De son côté, le remplaçant est seul responsable des conséquences de son activité et paie normalement ses charges sociales et ses frais personnels tels que les frais de voiture, de transport, de nourriture et d'hébergement.

À noter : attention aux règles de non-concurrence. En vertu du code de déontologie, le masseur-kinésithérapeute remplacé s'interdit toute activité professionnelle durant toute la période du remplacement.

Pour sa part, le MK qui a remplacé un de ses confrères pendant au moins trois mois (consécutifs ou non) ne doit pas, pendant une période de deux ans, s’installer dans un cabinet où il puisse entrer en concurrence directe avec le masseur-kinésithérapeute remplacé et avec les masseurs-kinésithérapeutes qui, le cas échéant, exercent en association avec ce dernier.