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Bronchiolite : Le Conseil d’État rend son verdict !
14 octobre 2021

Le 14 janvier 2020, la FFMKR introduisait une requête en Conseil d’État, pour demander l’annulation de la recommandation de bonne pratique intitulée « Prise en charge du premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois » adoptée par la HAS le 6 novembre 2019. Nous nous interrogions sur de nombreuses zones d’ombre, tant méthodologiques, que dans les modalités de recrutement des experts et dénoncions ces recommandations (cf notre communiqué de presse du 19/12/2019). Il aura fallu un an et demi au Conseil d’État pour rendre son verdict.

Le Conseil d’État reconnait que la HAS a manqué de sincérité dans la procédure en cachant l’identité du président du groupe de travail ; le Conseil d’État reconnait également que sa composition est déséquilibrée ; mais le Conseil d’État a rejeté notre requête.

Par ailleurs, il mentionne dans son jugement que ces recommandations sont bâties selon « un guide méthodologique qui n’instaure aucune règle et qui revêt seulement un caractère informatif sur la méthode suivie lors de l’élaboration de telles recommandations ».

Ainsi, comment ne pas s’interdire de penser que le Conseil d’État a préféré ne pas tenir compte de l’ensemble des éléments dérangeants que nous avons présenté afin de ne pas déstabiliser une institution d’État ? Au regard de tous ces points troublants, comment ne pas être perplexe devant ce jugement ? Quid des référentiels définis par la CNAM, quand celle-ci met en avant leurs validations par cette instance ?

Rappelons que cette recommandation précise que : « En l’absence de données, la kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique n’est pas recommandée en ambulatoire. Il est nécessaire d’évaluer les techniques de modulation de flux en soins primaires par une étude randomisée et son impact sur le recours hospitalier. »

Il est intolérable de réduire l’action des kinésithérapeutes, acteurs de santé publique, à une simple et unique technique de désencombrement bronchique dans la prise en charge de ces nouveaux nés, faisant fi de la surveillance, du conseil, de l’éducation à la santé et de tant d’autres choses, délivrées durant ces soins.

Pour l’heure ce jugement qui préserve l’intégrité de la HAS, nous est imposé mais il doit nous faire réagir.

Fort d’une volonté de faire progresser notre profession, la FFMKR s’engage pour mettre en place une étude randomisée, indépendante et à la méthodologie irréprochable, portant sur l’efficacité de l’action des kinésithérapeutes dans le cadre de la prise en charge des bronchiolites du nourrisson. Cette étude portera sur la prise en charge globale du nourrisson (éducation des parents, conseils, surveillance, etc.)

La FFMKR appelle à la mobilisation l’ensemble des kinésithérapeutes et invite l’ensemble des organisations professionnelles à se joindre à elle pour relever ce défi.

Les kinésithérapeutes contribueront encore cet hiver à accompagner des milliers de parents quand l’épidémie de bronchiolite, que le conseil scientifique Covid-19 annonce de grande ampleur, viendra fragiliser nos jeunes patients.

Si vous vous sentez concernés, rejoignez la FFMKR qui s’engage jusqu’à la fin de l’année, en plus de sa contribution, à reverser le montant de toutes les nouvelles adhésions* pour financer en partie cette étude.

 

*Quote-part fédérale