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Des approximations qui mettent en danger nos patients et nos enfants
9 novembre 2021

Récemment, la Société Française de Pédiatrie et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie, par voie de communiqué de presse, ont fait savoir, tout comme la Direction Générale de la Santé à l’ensemble des médecins qu’il ne fallait plus prescrire de kinésithérapie dans le cadre de la bronchiolite. Ce message d’exclusion de la kinésithérapie de la prise en charge de la bronchiolite, est relayé par l’assurance maladie via le site Ameli.fr.

La FFMKR a réagi immédiatement en interpellant le directeur de la DGS à ce sujet, suite à la diffusion d’un DGS-Urgent (n°115) la semaine dernière en ce sens.

Il est important de rappeler qu’en 2019, les recommandations de la HAS précisaient avec un niveau d’accord d’experts : « En l’absence de données, la kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique n’est pas recommandée en ambulatoire. Il est nécessaire d’évaluer les techniques de modulation de flux en soins primaires par une étude randomisée et son impact sur le recours hospitalier. ».

Aussi, il est indispensable d’être rigoureux dans l’information délivrée et préciser que la HAS recommande de nombreuses techniques kinésithérapiques retrouvées dans la prise en charge de la bronchiolite comme la réalisation d’un bilan et d’une évaluation, la désobstruction des voies aériennes supérieures, l’éducation, la surveillance et les conseils pour les parents.

S’il peut être entendable que, par manque de connaissance du sujet, la presse grand public, travestisse les recommandations de la HAS en affirmant que la kinésithérapie n’est pas recommandée dans la prise en charge de la bronchiolite, il est inacceptable qu’une société savante de pédiatrie, qu’un Conseil National Professionnel de pédiatrie, que la DGS ou l’assurance maladie soient réduits à seulement retranscrire des propos journalistiques.

A l’heure où notre pays et nos services hospitaliers souffrent depuis 18 mois d’une situation sanitaire complexe liée à la Covid, à l’heure où le taux d’incidence remonte laissant penser à une 5ième vague, il paraît irresponsable d’écarter les professionnels de premiers recours comme les kinésithérapeutes de la prise en charge de la bronchiolite.

Le rapport de l’IGAS de 2021 sur la pédiatrie, décrit un taux important d’hospitalisations injustifiées dont 30% sont en rapport avec des affections respiratoires et nos services hospitaliers ont surtout besoin d’être soulagés dans cette période difficile.

Devant autant d’approximation qui suggèrent une certaine méconnaissance de la lecture de recommandations professionnelles et de la prise en charge kinésithérapique, la FFMKR appelle tous les masseur-kinésithérapeutes, dans le cadre de l’exercice coordonné pour la prise en charge de la bronchiolite, à une collaboration étroite principalement avec les médecins généralistes afin d’assurer la pertinence des soins et la sécurité des patients.