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Construction d'un échec en devenir ? #Complexité
14 avril 2022

Mercredi dernier, l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) présentait à la profession son rapport sur « l'expérimentation de l'accès direct aux actes de masso-kinésithérapie ».

Initialement prévu pour déterminer l’opportunité et les modalités de l’accès direct aux soins de kinésithérapie, ce rapport a vu sa mission requalifiée à la suite de la loi de finance de la sécurité sociale de 2022, qui a validé une expérimentation sur 3 ans, dans 6 départements, et dans le cadre des structures coordonnées (Maison et Centre de Santé).
Ce rapport a porté son attention sur la littérature, a recueilli les positionnements des acteurs concernés et a fait le bilan des expérimentations en cours (entorse de cheville, lombalgie aiguë, et oxygénothérapie en cas de BPCO). L’échec et la complexité des protocoles actuels a été noté par l’ensemble des acteurs ainsi que l’absence de solutions techniques pour certains points (numéro de prescripteur pour les MK).

La mission de l’IGAS a également émis des recommandations pour déterminer le champ de l’expérimentation dans le cadre du décret d’application.

Il en ressort une grande prudence voire de la méfiance.

En effet le cadre de l’expérimentation sera défini en tenant compte de l’avis du CNO Médecin et du CMG qui ne sont pas concernés directement par cette évolution de l’exercice des MK. Le cadre d’exercice quant à lui restera celui des structures coordonnées ce qui concerne moins de 5% des kinés dans 6 départements.
Dernier point concernant le financement, il pourrait être circonscrit à un nombre limité de séances…

Force est de constater que cette expérimentation est mal partie, tant les freins semblent bien serrés. Si l’on rajoute dans la boucle le « Comité National des Coopérations Interprofessionnelles » à la manœuvre pour le suivi, on se prépare une fois de plus à faire face à une usine à gaz qui risque de décrédibiliser l’expérimentation.

Face à l’échec des expérimentations en cours, qui n’offrent à ce jour aucun élément d’évaluation malgré deux ans d’existence, on repart sur le même principe.

Les délais de mise en place prévoient un décret d’application en septembre 2022, laissant peu de place au dialogue, et tout porte à croire qu’une fois de plus on se passera de la concertation.