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17% des patients pourraient éviter un séjour en SSR
7 juillet 2014

Depuis plusieurs années tout le monde se bat pour soigner les patients «au meilleur coût ». La situation économique se dégradant de plus en plus, toutes les économies sont bonnes à prendre. Aujourd’hui c’est 10 milliards d’euros qu’il va falloir trouver !

Malgré cela, le syndicat des soins de suite et de réadaptation de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP-SSR) s’étonne de certaines statistiques de l’Assurance-maladie (CNAM) publiées dans son rapport annuel "Charges et produits". En effet, selon la CNAM, 17 % des patients pourraient éviter chaque année un séjour en SSR avec un accompagnement au moment du retour à domicile (type Prado), soit 41 500 séjours. Non seulement ce syndicat estime qu’il y a un biais dans cette étude de la CNAM, mais il pense également qu’évincer  en partie les SSR de la filière de soins reste extrêmement dangereux : « C’est prendre le risque d’augmenter les récidives et les réhospitalisations, et diminuer les chances de récupération du patient. » rajoute-t-il.

Faut-il rappeler à ce syndicat qu’il existe une loi : la loi de financement de la sécurité sociale 2009 qui établit une liste de pathologies et les conditions requises pour que le patient éligible n’aille pas en sortie d’hospitalisation dans un SSR ?

Faut-il rappeler à ce syndicat qu’il prend en charge ces mêmes patients sans tenir compte des référentiels qu’on a imposés aux masseurs-kinésithérapeutes ?

Faut-il rappeler à ce syndicat que les patients qui sont pris en charge en SSR le sont à 100% par le régime obligatoire au lieu de 60% chez un masseur-kinésithérapeute.

Faut-il rappeler à ce syndicat que les patients pris en charge en SSR pour leur rééducation le sont a priori ( ?), du moins on l’espère, par des masseurs-kinésithérapeutes diplômés d’État, comme ceux qui prennent en charge les mêmes patients en ville. Le phénomène de dangerosité dont parle ce syndicat viendrait-il du statut des masseurs-kinésithérapeutes ? De bons professionnels quand ils sont salariés et de moins bons professionnels lorsqu’ils exercent en libéral ?

Faut-il rappeler à ce syndicat que les soins en SSR coûtent au minimum 5 à 6 fois plus chers qu’en ville ? Où est la dangerosité économique si ce n’est de continuer, comme par le passé, à faire passer quasi-systématiquement tous les patients opérés par la case SSR ?

Parler de diminution de chances de récupération du patient est donc  tout simplement odieux. Le Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes sera d’ailleurs saisi d’une demande d’examen de ces propos pour voir dans quelle mesure les notions d’éthique et de déontologie ne sont pas bafouées par les remarques de ce syndicat.

  
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